Coronavirus: comment renforcer votre psychisme

Gardons la tête haute! Notre psychisme est très sollicité, en particulier par la crise du coronavirus. Une psychologue nous donne onze conseils pour rester en bonne santé mentale.

Cet article aborde les thèmes suivants

Des contacts sociaux, des activités de loisirs, un quotidien rythmé … Depuis le début de la crise du coronavirus, les choses qui nous offrent un cadre et sont bénéfiques pour notre santé mentale sont nombreuses à être passées à la trappe. Ça pèse lourdement sur le psychisme des gens, comme le montrent des sondages et des études sur l’état d’esprit de la population suisse (voir encadré tout en bas).

Journée d'action en faveur de la santé psychique

Sur mandat du Conseil fédéral, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a organisé le 10 décembre 2020 la journée d’action en faveur de la santé psychique «En parler, trouver de l’aide.» Elle vise à sensibiliser la population à la santé psychique en ces temps de coronavirus, à lever les tabous sur ce thème et à faciliter la recherche d’aide. Par téléphone, mail, chat ou sur des sites internet, les personnes concernées ou leurs proches et amis peuvent joindre différentes institutions pour des entretiens ou de l’aide. Vous trouverez ici de précieux interlocuteurs!

Liliana Paolazzi, psychologue et spécialiste-conseil à la fondation suisse Pro Mente Sana, donne onze conseils bons pour votre psychisme.

1. Soignez vos contacts
Ayez des échanges réguliers avec vos amis et votre famille. Il est autorisé de se rencontrer en respectant les mesures recommandées par la Confédération. On peut aussi se téléphoner ou se parler par Facetime, Zoom ou autres. Les personnes âgées aussi se sont mises à utiliser ces médias et sont heureuses de pouvoir discuter par vidéoconférence. Vous pourriez par exemple convenir d’un repas commun ou d’un apéro virtuel avec des proches.

2. Prenez soin de vous
Accordez-vous du temps. Faites des choses que vous aimez. Cuisinez votre plat favori, écoutez de la musique ou lisez le livre qui traîne depuis longtemps déjà sur votre table de nuit. Aménagez votre intérieur confortablement. En hiver en particulier, c’est très important d’avoir un refuge dans lequel on se sente bien et en sécurité.

3. Apprenez quelque chose de nouveau
Que ce soit jouer de la guitare, parler l’espagnol ou cuisiner de nouveaux plats. Vous trouverez de nombreuses offres de formation en ligne sur internet et des applications sont également disponibles.

4. Bougez
Sortez de chez vous au moins une fois par jour – si possible dans la nature. L’activité physique et le sport en plein air sont très bénéfiques pour la santé psychique et physique. L’activité physique régulière stimule en outre le système immunitaire. Si l’on est en quarantaine ou qu’on préfère s’entraîner à l’intérieur, on peut utiliser différentes offres de sport en ligne. La dose d’activité physique et le type de sport bénéfiques pour le psychisme sont très individuels. Choisissez selon vos préférences personnelles.

5. Relaxez-vous
Acceptez que vous ne pouvez rien changer à la situation actuelle liée au coronavirus. Tout le monde se trouve dans le même bateau et s’énerver ne sert à rien. Au contraire, ça pompe énormément d’énergie. L’acceptation en revanche permet de davantage lâcher prise. Et vous avez ainsi l'esprit libre pour autre chose: peut-être que la crise liée au coronavirus a même des avantages dont vous n’aviez pas du tout conscience – comme davantage de temps pour sa famille, son partenaire ou simplement pour soi.

6. Créez des rituels
Prévoyez avec un ami, votre famille ou votre partenaire des choses que vous pouvez faire ensemble régulièrement. Par exemple des soirées cuisine, films ou jeux. Des rituels communs renforcent la cohésion.

7. Structurez vos journées
Pour ceux qui travaillent chez eux, structurer la journée peut être utile. Levez-vous toujours à la même heure les jours où vous télétravaillez, mangez aux mêmes heures et accordez-vous régulièrement des pauses. Le soir, essayez de laisser votre travail de côté en évitant, par exemple, de répondre à des e-mails professionnels. Souvent, un rituel comme se promener à l’air frais ou boire un thé confortablement installé sur le canapé permet de mieux se déconnecter et de profiter de sa soirée.

8. Modérez votre consommation de médias
Pas un seul jour ne passe sans articles sur le COVID-19. Essayez de faire des pauses sans médias ou pendant lesquelles vous ne consulterez des journaux, la radio, ou d’autres médias qu’occasionnellement. Informez-vous sur la fiabilité des sources.

9. Prévenez les conflits
Comme les couples ou les familles passent beaucoup de temps ensemble, des conflits pénibles peuvent se produire. Prévoyez des moments où chacun prend un peu de distance et fait quelque chose pour lui. Ça donne de l’air à tout le monde et permet ainsi de prévenir les conflits. Après une dispute violente, il est généralement bon d’en rediscuter calmement ensemble, dès que l’émotion est retombée. Développez en outre une bonne stratégie de communication. Notamment les messages en je. Dites par exemple: «J’étais déçu-e que tu n’aies pas fait les commissions.» plutôt que «une fois de plus, tu n’as pas fait les achats!».

10. Acceptez une aide professionnelle
Si vous vous sentez en permanence déprimé-e, souffrez de troubles du sommeil ou êtes toujours énervé-e ou même agressive ou agressif, il est grand temps de faire appel à une aide professionnelle. Se faire accompagner par des spécialistes permet d'affronter la situation de manière responsable. Il existe de nombreuses institutions qui proposent des conseils gratuitement. Vous trouverez différents centres d’aide en cliquant ICI.

11. Soutenez votre enfant
Si vous remarquez que votre enfant se comporte de manière différente pendant une période prolongée, ça peut être un signe qu’il ne va pas bien psychiquement. S'il est continuellement nerveux, devient subitement agressif, a des problèmes de sommeil ou se replie sur lui-même, vous devriez réagir. Il est important que des parents essaient dans de tels cas d’en discuter avec l’enfant – et s’il ne veut pas parler, réessayez plus tard. Des parents soucieux peuvent aussi demander conseil à des spécialistes. Vous trouverez différents centres d’aide en cliquant ICI.

Sondages et études

Trouver des conseils complémentaires!

Auteure: Vanessa Naef
Traduction et rédaction: Marie-Noëlle Hofmann
Sources
  • Office fédéral de la santé publique (OFSP)

  • Liliana Paolazzi, psychologue et spécialiste-conseil à la fondation suisse Pro Mente Sana

  • dureschnufe.ch

  • Fédération suisse des psychologues (FSP)