Petite histoire du maquillage
Les gens se maquillent et prennent soin de leur peau depuis la nuit des temps. Petit voyage à travers l’histoire de la cosmétique.
La cosmétique ne date pas d'hier.
On a retrouvé dans le monde entier des peintures rupestres (vieilles de 32 000 à 12 000 ans) représentant des hommes avec des décorations sur le visage et le corps.
Les Sumériens (4000 à 2500 av. J.-C.), déjà, mélangeaient de l’huile et des cendres de végétaux pour fabriquer du savon. Cette recette a été retrouvée sur une tablette d’argile.
Dans l’Egypte antique (env. 3100 à 300 av. J.-C.), les soins du corps et de beauté étaient très importants, c’est pourquoi on la considère un peu comme le berceau de la cosmétique. Les Egyptiens se lavaient tous les jours avec de l’eau et se frottaient le corps avec de l’argile ou du sable très fin. Ils se pommadaient et se faisaient des masques avec du jaune d’œuf, du miel, du lait, de l’argile, du jus de mûre ou du vin. Femmes et hommes se maquillaient les lèvres et les joues avec de la terre minérale rouge ou recouvraient leur visage avec du fard blanc à base de céruse (blanc de plomb). Ils teignaient leurs sourcils en noir, coloraient leurs paupières de poudre de malachite verte et appliquaient sur leurs cils une pâte faite de khôl et de graisse. Enfin, du henné rouge ou de l’indigo bleu servait à teindre les cheveux.
Pour les Grecs anciens (du 16e siècle à 146 av. J.-C.), les massages avec des huiles odorantes faisaient partie des soins quotidiens. Les hommes et les femmes utilisaient des cosmétiques pour se maquiller et de très nombreuses crèmes, souvent à base d’ingrédients végétaux, comme le safran, la marjolaine, la sauge, etc.
Sous l’Empire romain (de -753 à 476), les femmes aimaient se laver la peau avec de l’huile plutôt que de l’eau. Avoir la peau claire était un idéal de beauté à l’époque, raison pour laquelle les Romains se blanchissaient la peau, comme d’ailleurs déjà les Grecs anciens, avec de la craie ou du fard de céruse. Ils mélangeaient ensuite une poudre faite de substances minérales, animales ou végétales avec de l’huile ou de la salive et se maquillaient avec cette pâte. Ils utilisaient également des cendres ou de la poudre d’antimoine pour teindre leurs cils et leurs sourcils de noir.
Au Moyen Âge (du 6e au 15e siècle), femmes et hommes se baignaient dans de vastes étuves et des servantes massaient leurs cheveux et soignaient leurs ongles. Mais ces habitudes ont brutalement cessé au milieu du 14e siècle, lorsque des épidémies de peste et de syphilis ont éclaté. Des barbiers ont alors distribué poudres et pommades.
A la Renaissance (du 15e au 16e siècle), il était de nouveau de bon ton d’avoir la peau claire – pâleur qui s’obtenait encore souvent comme pour les Grecs anciens et les Romains avec du fard blanc de céruse. Beaucoup se rasaient les sourcils et les cheveux jusqu’à la racine et en redessinaient les contours avec un crayon de couleur. Les lèvres étaient aussi maquillées, contrairement aux yeux et aux joues.
A l’époque du baroque (d’env. 1575 à 1770), on ne se poudrait pas seulement le visage mais aussi les perruques et les habits. Ceci pour masquer la saleté et les mauvaises odeurs car on ne se lavait plus avec de l’eau. Pour donner aux joues une belle teinte rouge, on les frottait avec du venin d’abeille, de l’huile de moutarde ou des mouches espagnoles (cantharides) séchées et broyées. Les lèvres étaient aussi teintes en rouge. Les mouches, petits grains de beauté de taffetas ou de velours noir collés sur la peau, étaient aussi à la mode.
Les Temps modernes (du 16e au 18e siècle) ont vu la réouverture des bains publics. On utilisait alors beaucoup moins de produits cosmétiques qu’à la Renaissance ou à l’époque du baroque et le maquillage était mal vu, jugé peu hygiénique et amoral. Pour avoir les joues rouges, il était donc préférable de se pincer plutôt que de se maquiller.
Traduction: Claudia Spätig
Rédaction: Marie-Noëlle Hofmann
Contrôle scientifique: Dr phil. nat. Anita Finger Weber
- Sources
Tribune du droguiste
Ralph M. Trüeb: «Anti-Aging. Von der Antike zur Moderne», Steinkopff Verlag, 2006
Informations de l’exposition spéciale «Schönheit im Alten Ägypten» de 2007 au château de Karlsruhe
Informations de l’exposition spéciale «feminae. Die römischen Frauen» de 2014 au Römermuseum Schwarzenacker à Homburg (D)
www.steinzeitung.ch
Elisabeth Beer Schuler: «Schönheit und Pflanzen. Die Kosmetik in der Kulturgeschichte der Menschheit», travail de master en ethnobotanique et ethnomédecine à l’Université de Zurich, 2008