Utilisation des pansements: huit conseils

Les pansements pour les plaies contribuent à une guérison plus rapide et protègent les blessures de la poussière et des bactéries. Présentation et conseils d'utilisation.

Ecorchure, coupure ou brûlure? Les petites blessures sont très courantes mais elles se soignent aussi très souvent facilement, par exemple avec un pansement appliqué après un nettoyage et une soigneuse désinfection. Beat Renfer, droguiste ES: «Les pansements arrêtent le saignement, absorbent les sécrétions de la blessure et protègent des germes et de la poussière. Si de la saleté, des bactéries ou des virus contaminent la plaie, celle-ci peut s’infecter.» Le pansement empêche aussi le dessèchement de la plaie. «Une plaie humide cicatrise nettement plus rapidement qu’une blessure laissée à l’air libre.»

Important: Il existe différents pansements pour différentes plaies. On trouve par exemple des pansements pour les ampoules. Ou des sutures cutanées stériles qui maintiennent les bords de la blessure ensemble, à utiliser en cas de coupures superficielles. N’hésitez pas à demander conseil à votre droguiste sur les différents types de pansements. Beat Renfer, droguiste, répond à des questions quant à une utilisation correcte des différents pansements.

1. Comment soigner correctement les petites plaies?

«La manière de soigner une plaie dépend du type et de la gravité de la blessure. Ainsi, une petite plaie qui saigne n’a pas forcément besoin d’un nettoyage car le sang le fait déjà», explique le droguiste. «Si la plaie a arrêté de saigner, simplement nettoyer le sang, désinfecter la plaie et appliquer un pansement dessus.» En cas d’écorchures, qui ne saignent généralement pas très fortement, ou si la plaie est sale: «il faut la rincer sous l’eau courante tiède. Si ce n’est pas possible de rincer la plaie, on peut utiliser à la place de l’eau, du sérum physiologique, une solution de rinçage des plaies ou une lingette pour le nettoyage des plaies.» Ensuite, désinfecter la plaie et appliquer un pansement adapté.

«En cas de brûlures du 1er ou du 2e degrés, il est important de rafraîchir la zone concernée pendant cinq minutes au moins sous l’eau froide.» Si les plaies ont enflé ou font mal, la droguerie propose des remèdes, «par exemple un gel avec de l’arnica ou un spray vulnéraire.»

Brûlures

En cas de brûlures du 1er degré, la peau est rougie, elle peut enfler un peu et faire mal. Si la brûlure est du 2e degré, des cloques se forment souvent aussi. Les adultes doivent consulter leur médecin si de la fièvre apparaît après une brûlure ou si une brûlure du 2e degré s’est produite sur le visage, une articulation ou dans la zone génitale et que sa taille dépasse celle d’une carte postale. Les bébés qui ont subi une brûlure doivent toujours être montrés à un médecin. En cas de brûlures du 3e degré (tâches grisâtres ou brunâtres et croûtes) ou du 4e degré (peau durcie, carbonisée, noire), il faut impérativement alerter la Rega (1414) ou les urgences (144).

2. A quelle fréquence faut-il changer un pansement?

«Pour la plupart des petites blessures, il est suffisant de changer le pansement une fois par jour en désinfectant à nouveau la plaie», explique Beat Renfer. «Mais si la plaie saigne sous le pansement ou qu’elle sécrète beaucoup de liquide, il faut alors changer le pansement plusieurs fois par jour. Sinon, il y a un risque que la plaie et le pansement adhèrent l’un à l’autre.» Et si le pansement devient sale, mieux vaut également le changer pour que la plaie ne s’infecte pas.

3. Que faire si la plaie adhère au pansement?

«Ça arrive généralement quand la plaie sécrète beaucoup de liquide et que le pansement est changé trop rarement», précise le droguiste. On trouve en droguerie des pansements dotés de revêtements spéciaux qui permettent d’éviter ce problème. Si la plaie a collé au pansement, il faut plonger la zone concernée dans l’eau tiède jusqu’à ce que le pansement se décolle, conseille le droguiste. «Une autre possibilité est de ramollir le pansement avec du sérum physiologique.» Avant de couvrir la plaie avec un nouveau pansement, désinfecter encore une fois la blessure.

4. Combien de temps faut-il laisser le pansement?

«Jusqu’à ce que la plaie soit pratiquement guérie. A savoir jusqu’à ce qu’elle soit fermée et qu’il n’y ait plus de sécrétion qui s’écoule», précise Beat Renfer.

5. Que faire quand on a une réaction allergique à un pansement?

«En cas de réaction allergique à un pansement, la peau rougit, elle commence souvent à démanger et des cloques peuvent se former. C’est généralement la colle qui déclenche l’allergie», explique Beat Renfer. «En cas de troubles, il existe des pansements pour peaux sensibles avec une colle plus douce ou des pansements en silicone doux qui irritent moins la peau ou même pas du tout.» Il est aussi possible de faire un bandage à la place. «Pour soulager les démangeaisons et les rougeurs, on peut utiliser des préparations avec de l’hamamélis ou une pommade vulnéraire contenant par exemple de l’hamamélis et de l’huile essentielle de lavande et d’arbre à thé. Cette dernière a aussi des effets désinfectants.» Attention: toutes les drogueries ne vendent pas les mêmes produits. N’hésitez pas à demander conseil dans la vôtre.

6. Quels pansements sont adaptés aux personnes âgées dont la peau est fine et sensible?

«Des pansements à base de silicone sont très bien pour les personnes avec une peau sensible. Ils sont plus élastiques et sont plus faciles à enlever sans abîmer la peau saine autour de la plaie», explique le droguiste. Les pansements à base de silicone sont aussi très bien pour les enfants ou pour les personnes très poilues pour lesquelles enlever un pansement normal peut s’avérer très douloureux.

7. Que faire si un enfant ne veut pas porter un pansement?

«Il existe des pansements avec des motifs spécialement pour les enfants. Peut-être que cela plaira à l’enfant», conseille Beat Renfer. Une autre possibilité serait de décorer un pansement.

8. Existe-t-il des pansements imperméables ou étanches?

«Il existe des pansements imperméables en tailles différentes. Ils sont adaptés pour la douche ou le bain et protègent des germes. Ils contiennent une compresse et une couche perméable à l’air», explique le droguiste.

Quand faut-il consulter?

  • Si une coupure n’est pas droite mais béante ou effilochée. Ou si elle est plus profonde ou plus grande qu’un centimètre.

  • Si une blessure est très douloureuse ou purulente.

  • En cas de morsures, de blessures à la tête ou de brûlures dès le degré 2b. Sinon, il y a un risque qu’une cicatrice reste. Vous en apprendrez davantage sur les brûlures ICI. En cas de morsures, il y a par ailleurs un risque d’infection car la salive contient beaucoup de germes.

  • Les blessures au couteau peuvent aussi être dangereuses. Elles saignent peu et si elles sont profondes, elles sont difficiles à désinfecter. Il y a donc un risque d’infection.

  • Si un bord rouge se forme autour de la plaie ou une ligne bleu foncé, car cela peut indiquer une septicémie qui doit faire l’objet d’un suivi médical.

Auteure: Vanessa Naef
Traduction et rédaction : Marie-Noëlle Hofmann
Contrôle scientifique: Dr phil. nat. Anita Finger Weber
Sources
  • Beat Renfer, droguiste ES

  • Dossier spécialisé de l’Association suisse des droguistes, édition de septembre 2020, lésions cutanées