Ouvrez la bouche – sans crainte

Le bruit perçant de la fraise, l’odeur stérile du cabinet et la menace de la piqûre… De quoi donner envie à bien des gens de faire demi-tour devant la porte du dentiste. Mais même s’ils se sentent presque défaillir, la majorité des patients réussissent quand même à prendre place sur le fauteuil du spécialiste. Car plus on repousse le traitement, plus les dégâts sont importants et la facture élevée. Certes, la médecine dentaire a considérablement progressé et les traitements sont de moins en moins douloureux, pourtant nombreux sont encore ceux qui éprouvent une véritable angoisse à l’idée de subir les assauts de la fraise. Conscient des craintes de ses patients, le dentiste Markus Burri mise sur l’information: «Je me prends le temps d’expliquer l’intervention en détail, jusqu’à ce que le patient n’ait plus peur et se sente en confiance.»

Pour rester tranquille

S’asseoir tranquillement sur le fauteuil du dentiste? C’est parfaitement possible. Nous vous donnons quelques conseils pour vous détendre avant le traitement.

Qu’est-ce que la phobie du dentiste?

Une discussion avec le dentiste permet généralement au patient de maîtriser sa peur. Ce n’est toutefois pas le cas pour les personnes qui souffrent de phobie du dentiste. Ce trouble est comparable à la peur de prendre l’avion et nécessite un traitement, soit chez un psychologue, soit chez un dentiste ayant suivant une formation psychothérapeutique. Les personnes phobiques ne se mettent pas seulement à transpirer à la perspective de se retrouver face aux instruments du dentiste. Les palpitations, les vertiges et la détresse respiratoire sont d’autres symptômes qu’elles peuvent ressentir. On estime que plus de 10 % de la population souffre de phobie du dentiste. Contrairement aux personnes qui ont «simplement» peur du dentiste, les phobiques font tout ce qu’elles peuvent pour ne pas consulter. Leur problème est souvent lié à un traumatisme vécu pendant l’enfance. «De nombreuses personnes souffrant de phobie du dentiste ont fait de mauvaises expériences et renoncent donc pendant des années à tout traitement.» Mais plus les gens attendent et plus ils craignent le résultat du diagnostic. Conséquence, comme l’a constaté Markus Burri, ils risquent de ne plus aller du tout chez le dentiste. C’est alors le début d’un cercle vicieux qui nuit à la santé bucco-dentaire et peut provoquer des caries ou de la parodontose (inflammation bactérienne du tissu de soutien des dents). Dans le pire des cas, la seule solution est l’extraction des dents.

Les personnes qui recourent à de puissants antalgiques ne choisissent pas la bonne option. Certes, ces médicaments permettent de supporter la douleur un peu plus longtemps sans la traiter. Mais les douleurs aiguës peuvent alors devenir chroniques. Lorsqu’elles s’accompagnent de fièvre ou de tuméfaction, il est plus que temps de consulter. Les saignements de gencive sont aussi à prendre au sérieux: ils signalent souvent une prolifération de bactéries ou la formation de tartre.

Faites le premier pas

Les personnes qui souffrent d’une phobie du dentiste ont souvent l’impression d’être dans une impasse. Mais même si leur angoisse semble insurmontable, il existe des solutions! La première étape est d’avoir une conversation franche et ouverte avec le dentiste. Patient et spécialiste peuvent ainsi chercher ensemble une stratégie adaptée pour sortir de l’impasse et la mettre en pratique. Les possibilités sont très diverses, allant de la consultation psychologique à des méthodes alternatives d’anesthésie. Dans les cas les plus sérieux, le traitement peut aussi s’accomplir sous anesthésie générale. Mais cette option n’entre en ligne de compte que lorsque toutes les alternatives ont échoué. Dans tous les cas, prenez votre courage à deux mains et parlez ouvertement de vos craintes à votre dentiste – vos dents vous en seront reconnaissantes!