10 mythes sur la contraception démontés!

En matière de contraception, de nombreuses théories fantaisistes circulent. Christine Sieber, formatrice en éducation sexuelle et directrice de projet à Santé sexuelle Suisse, passe en revue dix questions fréquentes.

1. Une femme ne peut pas tomber enceinte lors des préliminaires.

C’est faux. Il y a un risque de grossesse si du sperme ou des gouttelettes de liquide séminal qui contiennent des spermatozoïdes pénètrent dans le vagin. Bon à savoir: lors des préliminaires, le pénis ou les mains avec du sperme dessus ne doivent pas entrer en contact avec le vagin.

2. Après la relation sexuelle, la femme peut rincer son vagin avec du coca-cola – et les spermatozoïdes disparaîtront.

Rincer le vagin après l’éjaculation n’est pas une méthode contraceptive fiable, que ce soit avec du coca-cola, de l’eau ou d’autres produits. Car on ne peut jamais éliminer tous les spermatozoïdes. Une fois qu’ils sont dans le vagin, ils peuvent atteindre l’utérus par la muqueuse puis les trompes utérines. Le risque de tomber enceinte existe donc.

3. La femme n’est pas féconde pendant et juste après les règles. Elle peut donc se faire plaisir au lit sans contraception à ce moment sans courir de risques.

Le risque d’être féconde pendant ou juste après les règles est réduit mais il existe. Le cycle féminin est très complexe et ne fonctionne pas toujours comme dans les manuels. Le moment de l’ovulation peut varier d’un mois à l’autre. Cette dernière peut aussi être influencée par le stress, les médicaments et certaines maladies. En outre, les spermatozoïdes peuvent survivre dans l’utérus jusqu’à une semaine.

4. Allaiter agit comme un moyen de contraception.

Lors de l’allaitement, il y a sécrétion de prolactine qui inhibe l’activité des ovaires. Mais ce n’est pas pour autant un moyen contraceptif fiable. Les jeunes mères peuvent discuter de leur contraception avec leur médecin ou leur sage-femme.

5. La contraception est superflue durant la ménopause.

C’est seulement lorsqu’une femme n’a plus eu ses règles pendant un an qu’elle peut considérer qu’elle est ménopausée. Avant, il y a des variations de cycle.

6. Les antibiotiques rendent la pilule inefficace pendant qu’on les prend.

C’est juste. Mais certains médicaments peuvent aussi limiter l’effet de protection de la pilule après la fin de la prise encore. Dans ce cas, il faut également utiliser des préservatifs. En cas de doute, vous pouvez demander conseil au médecin qui vous a prescrit le médicament. Il le connaît et sait ce qu’il faut faire.

7. Les moyens de contraception sont inutiles si l’homme retire son pénis juste avant l’éjaculation.

Le liquide séminal de l’homme contient des spermatozoïdes qui peuvent conduire à une grossesse lorsqu’on a des relations sexuelles non protégées. Contrairement à l’éjaculation, l’homme ne peut pas contrôler son liquide séminal. La méthode du coït interrompu n’est donc pas fiable.

8. Les méthodes de contraception naturelles comme l’ordinateur de contraception et la méthode de la température protègent peu efficacement d’une grossesse.

Aucune méthode de contraception n’est fiable à 100%. Mais l’ordinateur de contraception ou les méthodes avec lesquelles la femme prend sa température et examine la structure de sa glaire cervicale sont aussi fiables que la contraception hormonale – à condition que le couple interprète correctement les données recueillies et s’en tiennent aux règles. Les femmes intéressées par une méthode contraceptive naturelle devraient demander conseil à un professionnel.

9. La contraception avec des préservatifs est peu fiable.

L’indice de Pearl du préservatif se monte à 3 en cas d’utilisation correcte – et ce contraceptif est donc classé comme sûr. L’indice de Pearl est une mesure du niveau de fiabilité des méthodes de contraception. Il se calcule de la manière suivante: si 100 couples se protègent durant un an avec des préservatifs et que 3 grossesses surviennent durant cette période, le préservatif a alors un indice de Pearl de 3. Plus l’indice est bas, plus la méthode est sûre. Par ailleurs, contrairement aux autres moyens de contraception, le préservatif protège des maladies sexuellement transmissibles.

10. Une femme peut prendre la pilule du lendemain jusqu’à une semaine après une rupture de préservatif.

Il existe différentes pilules du lendemain. Suivant la préparation, la fenêtre d’efficacité dure 3 ou 5 jours. Ensuite, la pilule du lendemain n’est plus efficace. Une chose est sûre: plus la femme prend la préparation tôt, plus elle sera efficace. Dans l’idéal, il faudrait la prendre dans les 24 heures qui suivent les relations non protégées.

Auteure: Vanessa Naef
Traduction et rédaction: Marie-Noëlle Hofmann
Sources
  • interview de Christine Sieber, formatrice en éducation sexuelle et directrice de projet à Santé sexuelle Suisse

  • Verhütungsinfo.ch