Respirer et analyser

Les manigances des collègues ou un automobiliste discourtois peuvent nous mettre en colère. Mais sortir trop souvent de ses gonds n'est pas bon pour la santé. Mieux vaut donc maîtriser ses nerfs!

Ce que les spécialistes appellent «anger control» correspond plus ou moins à ce qu'on appelle communément garder la tête froide. Ce ne serait jamais qu'une question de volonté et d'entraînement, comme l'affirme l'auteur allemand Jochen Mai dans son ouvrage «Die Karriere-Bibel» (paru uniquement en allemand). L'auteur précise que cela ne veut pas dire courber l'échine et tout avaler. Il s'agit plutôt de prendre conscience de ses émotions et d'apprendre à les canaliser.

L'auteur allemand conseille de respirer profondément quand la moutarde commence à nous monter au nez. Il recommande alors d'appliquer la méthode 4-6-8: inspirer lentement et profondément en comptant jusqu'à 4, bloquer la respiration et compter jusqu'à 6, puis expirer lentement par la bouche en comptant jusqu'à 8. Répéter au moins cinq fois. Cet exercice permet certes d'évacuer la colère – mais ne résout évidemment pas le problème sous-jacent.

Chercher les causes

Quand on sent la colère monter, il est judicieux de se demander pourquoi on s'énerve. En fait, la colère commence en nous-mêmes, les éléments extérieurs ne sont que des «déclencheurs». Prendre du recul permet alors d'avoir une meilleure vue d'ensemble de la situation. En ramenant l'affront subi à sa juste place, on ramène aussi la colère à un niveau normal. D'ailleurs, la diabolique méchanceté de l'autre n'est peut-être rien d'autre que de l'étourderie et de la naïveté.

La colère peut se transformer en boomerang si l'on ne tient pas sa langue. Mieux vaut donc ne pas piper mot tant qu'on écume de rage. Et se souvenir que les disputes se basent souvent sur des malentendus. Alors, avant de se laisser envahir par la rage, il est préférable d'écouter attentivement ce que l'autre veut dire.

Evaluer et réagir en conséquence

La colère est rarement de bon conseil, car elle ne répare pas les injustices. Au contraire, elle peut même les aggraver. Alors, au lieu de se laisser emporter par la colère, mieux vaut se focaliser sur les conséquences – il apparaît alors rapidement quelle est la meilleure réaction à adopter. Il est aussi souvent utile de se confier à un ami. Parler à quelqu'un apaise le stress et la colère et permet de trier ses pensées et donc de mieux évaluer la situation. Le mouvement est le meilleur remède contre la colère, et aussi le plus naturel. Il permet d'éliminer les hormones du stress et de prendre du recul par rapport aux problèmes du quotidien. Naturellement, il est aussi permis de se défouler de temps en temps. Pourquoi ne pas pester à voix haute contre l'ordinateur, taper du poing sur la table ou trépigner un bon coup?

Certaines personnes parviennent à se délasser en plongeant dans un bon bain chaud et parfumé. Pour transformer le bain en véritable séance wellness, il suffit d'ajouter quelques gouttes d'essences parfumées dans l'eau: les odeurs parviennent directement au cerveau et agissent, via le système limbique, sur différentes réactions instinctives, comme la faim, la fatigue ou la sympathie. Les senteurs peuvent en outre renforcer la sensation de détente.

Trucs psychologiques

On peut aussi recourir à l'autodérision pour lutter contre la colère. Les scientifiques qui étudient les effets du rire sur l'organisme ont découvert qu'il permet de diminuer le stress, de renforcer les défenses immunitaires, d'améliorer l'humeur, d'abaisser la tension artérielle et même d'atténuer les douleurs. Enfin, changer de perspective peut aussi permettre de prendre de la distance. Bien des gens s'énervent contre eux-mêmes. Pourtant, chacun commet des erreurs à l'occasion! Inutile donc de s'en prendre à soi-même. Etre un peu plus tolérant avec soi aide aussi à accepter plus facilement les erreurs des autres.

Photo: © pixabay.com
Auteure: Christa Friedli Müller
Rédaction: Franziska Linder
Traduction: Claudia Spätig
Source
  • «Tribune du droguiste»