Le danger du mercure

Le mercure est toxique et se cache dans de nombreux objets de la vie quotidienne comme le poisson, les lampes et même les dents. Mais nul besoin de paniquer, mieux vaut opter pour la prudence.

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Le mercure est le seul métal qui se présente sous forme liquide à température ambiante. Il s’évapore toutefois assez facilement. Brillant et argenté, il était désigné par les alchimistes puis le corps médical du 16e au 19e siècle par le nom «vif-argent» et représenté grâce au symbole de la planète Mercure, d'où son nom actuel. Son symbole Hg vient du latin qui vient lui-même du grec hydrargyrum qui signifie «argent liquide». Ce métal est un fort poison nerveux mais il n’est dangereux que quand ses vapeurs sont inhalées. Il ne constitue aucun danger quand il est ingéré car l’appareil digestif ne l’assimile pas et l’élimine inchangé.

Les vapeurs toxiques de mercure endommagent le système nerveux central. Les symptômes sont des tremblements, de l’irritabilité, des altérations du caractère et des troubles de la mémoire immédiate. En cas d’exposition importante, des convulsions et des paralysies peuvent aussi apparaître. Les fœtus et les nourrissons sont particulièrement sensibles au poison. Il peut entraîner un retard du développement mental.

Poisson toxique

Auparavant, on trouvait du mercure (plus précisément mercure élémentaire) dans tous les thermomètres. Aujourd’hui, la plupart de ces instruments utilisent des piles ou sont remplis avec d’autres liquides et sont donc absolument inoffensifs. Le plus grand danger d’intoxications se situe actuellement dans le mercure que les gens ingèrent quotidiennement par l’alimentation, notamment par le poisson contaminé. Cela provient du fait que le mercure peut se lier dans l’environnement à d’autres substances que l’organisme ne peut pas éliminer aussi facilement que le mercure élémentaire. La forme la plus toxique s’appelle méthylmercure (mercure organique). Si un poisson ingère de tels composés, ils s’accumulent dans ses tissus graisseux et parviennent chez l’humain par le biais de la chaîne alimentaire.

Plus un poisson est âgé, plus il a de temps pour stocker du mercure. Et plus un poisson se situe en aval de la chaîne alimentaire, plus les taux de substances toxiques sont élevés car le gros poisson mange de plus petits poissons qui sont aussi chargés en mercure. Comme le mercure est surtout stocké dans les tissus graisseux, le poisson gras est en principe plus lourdement chargé que le poisson maigre et les poissons de mer davantage que les poissons d’eau douce. Avant tout parce que le méthylmercure est mieux dégradé en eau douce. Le seuil de contamination totale tolérable se situe pour le mercure et ses composés à 300 microgrammes par semaine et par personne, selon l’Office fédéral de la santé publique (état: 1978). Pour comparer, la perche du lac Léman contient environ 40 microgrammes de mercure par kilo et se situe ainsi nettement au-dessous du seuil limite. La recommandation des nutritionnistes de consommer plus de poisson à la place de la viande, et donc de manger du poisson une à deux fois par semaine, peut ainsi être maintenue malgré le mercure.

Plombages et lampes toxiques

Une autre source de mercure se trouve dans les amalgames dentaires desquels s’échappent des émanations toxiques. Selon l’Office fédéral de la santé publique, la charge quotidienne liée aux vapeurs de mercure provenant des amalgames se monte à 3,8 à 21 microgrammes par personne. Avec au maximum 150 microgrammes par semaine, la charge hebdomadaire reste donc au-dessous de la valeur limite (fixée à 300 microgrammes).

Finalement, on trouve également du mercure dans les lampes économiques. La quantité maximale autorisée se monte à 2,5 mg de mercure par ampoule. C’est plus de 200 fois moins que ce qu’on trouve dans un thermomètre au mercure. Les lampes intactes sont complètement inoffensives. Du mercure peut en revanche s’échapper d’une lampe cassée et se mélanger à l’air ambiant. Différentes études réalisées aux Etats-Unis et en Allemagne montrent que la concentration de mercure dans l’air diminue rapidement lorsque la pièce est aérée et les débris débarrassés, selon l’Office fédéral de la santé publique.

Eliminer

Voilà comment éliminer correctement un thermomètre ou une lampe à économie d’énergie cassés:

  • Bien aérer la pièce.

  • Ramasser le mercure avec une feuille en papier pliée ou à l’aide d’une bande adhésive s’il s’agit de poudre et mettre le tout dans un bocal en verre bien fermé.

  • Si possible, ne pas utiliser l’aspirateur.

  • Rapporter le bocal fermé à un point de vente pour élimination.

En cas de questions liées aux intoxications, adressez-vous au Centre suisse d’information toxicologique Tox: numéro d’urgence 145 (étranger +41 44 251 51 51) ou par mail: info@toxi.ch.

Photo: © Andreas Morlok / pixelio.de
Auteures: Katharina Rederer et Bettina Epper
Rédaction: Bettina Epper
Traduction: Marie-Noëlle Hofmann
Sources
  • Centre suisse d’information toxicologique Tox

  • Office fédéral de la santé publique

  • Suva

  • Société suisse de nutrition (SSN)