Nos conseils en cas d'otite
Les maux d'oreilles sont généralement désagréables. Mais ils sont souvent peu graves. Que peut-on faire pour les soulager? Et quand faut-il consulter son médecin?
Les maux d’oreilles sont souvent diffus. Hans-Rudolf Durtschi: «Ça pique, ça cogne, ça tire. Parfois, il y a des sensations de pression, des démangeaisons ou même des vertiges. De nombreuses personnes souffrent aussi de troubles de l’audition, elles entendent mal ou ont des sifflements. Il faudrait consulter son médecin si l’on a mal aux oreilles pendant plus de deux à trois jours ou que l’on a de fortes douleurs. Et les enfants qui ont mal aux oreilles et de la fièvre en plus doivent impérativement consulter un médecin.»
De nombreuses causes
On ne trouve pas toujours immédiatement la cause des douleurs auriculaires. Il en existe de nombreuses: des causes bénignes comme le froid, une pression auriculaire ou du cérumen, mais aussi des corps étrangers dans l’oreille ou encore des troubles plus sérieux comme une otite moyenne ou des acouphènes. Des inflammations dentaires ou des problèmes de mâchoire peuvent aussi être à l’origine de douleurs dans les oreilles. Mais souvent, un mal d’oreilles est un symptôme d’une infection des voies respiratoires supérieures – autrement dit un refroidissement. «Comme la muqueuse nasale enfle, la compensation de la pression est perturbée. Cela peut provoquer des douleurs auriculaires», précise Hans-Rudolf Durtschi.
Otite moyenne
Contrairement aux adultes, les enfants ont relativement souvent des otites. Raison: l’appareil auditif doit encore se développer chez les petits. Comme la trompe d’Eustache est courte et étroite, les agents pathogènes parviennent plus simplement jusqu’à l’oreille moyenne. «En cas d’otite moyenne, les enfants ressentent des douleurs avant tout dans l’oreille moyenne et interne», précise le droguiste. C’est la zone derrière le tympan qui est enflammée. «Parfois, les enfants ont également de la fièvre en plus de l'otite. Dans ce cas, il faut tout de suite consulter le médecin.»
Inflammation du conduit auditif
Les personnes qui se baignent ou qui plongent souvent souffrent parfois d’une inflammation du conduit auditif. La faute à des germes comme les bactéries ou les champignons. Ils proliférent souvent dans une eau chaude. Une fois dans l’oreille, ils peuvent attaquer la peau dans le conduit auditif externe. Celui-ci se situe dans la zone entre le pavillon de l’oreille et le tympan. Conseil du droguiste: «Les bouchons auriculaires en silicone empêchent l’eau et les germes de pénétrer dans les oreilles. Ils sont toutefois uniquement adaptés pour se baigner et pas pour plonger.» Après avoir nagé, il faudrait en outre extrêmement bien se sécher les oreilles avec le linge de bain. Consulter son médecin si, malgré cela, on souffre d’une inflammation du conduit auditif. Si elle est soignée correctement, elle guérira sans séquelles.
Nettoyage des oreilles pas indispensable
De nombreuses personnes lèsent la peau sensible du conduit auditif en nettoyant mal les oreilles – par exemple avec un coton-tige. Mais normalement, les oreilles n’ont pas besoin d’être nettoyées. «Le cérumen protège du desséchement, des agents pathogènes, des peaux mortes et des corps étrangers comme la poussière ou la saleté», précise Hans-Rudolf Durtschi. Mais les personnes qui souhaitent malgré tout éliminer cette cire trouveront en droguerie des solutions salines hypertoniques. Il s’agit d’eau qui contient plus de 0,9 % de sel. Le liquide est introduit dans une seringue pour les oreilles. Cela permet de laver les oreilles. «Un nettoyage mensuel suffit amplement», précise le droguiste.
Conseils du droguiste Hans-Rudolf Durtschi
Il est souvent possible de faire quelque chose en automédication pour soulager les maux d’oreilles. Vous pouvez ainsi utiliser certains remèdes disponibles en droguerie en complément des médicaments prescrits par votre médecin ou en traitement complet en cas de douleurs auriculaires d’origine bénigne.
En cas de maux d’oreilles provoqués par un refroidissement, un vol en avion ou la plongée, on peut utiliser des sprays nasaux contenant, par exemple, du xylométazoline. Ils permettent un décongestionnement de la muqueuse nasale. Cela favorise une meilleure compensation de la pression ce qui soulage les douleurs auriculaires. Attention: il ne faut pas utiliser les sprays décongestionnants plus d’une semaine. Ils peuvent rendre dépendants et détruire la muqueuse. Et ils ne sont pas adaptés aux enfants en bas âge.
Les compresses de pommes de terre soulagent en cas d’otite. Les pommes de terre diffusent de la chaleur et de l’humidité pendant longtemps ce qui apaise souvent les douleurs. Les médecins traitent parfois une otite avec des antibiotiques. Ils détruisent certes les bactéries pathogènes mais ils éliminent aussi les bonnes. C’est pourquoi le droguiste recommande de faire une cure de probiotiques après la prise d’antibiotiques. Il s’agit en général de bactéries ou de champignons vivants qui sont importants pour l’intestin et le système immunitaire. Si les défenses immunitaires sont affaiblies, il y a un risque de retomber directement malade.
Les remèdes spagyriques ou homéopathiques à base notamment de Belladonna, Aconitum ou Phytolacca ont fait leurs preuves contre les maux d’oreilles légers à moyens. Ils ont des effets analgésiques et anti-inflammatoires. Les droguistes combinent le mélange avec d’autres essences de plantes médicinales en fonction des symptômes. Les sels de Schüssler sont aussi un soutien en cas de maux d’oreilles légers. Si les douleurs sont aiguës, Hans-Rudolf Durtschi recommande le no 3, auquel on peut ajouter les nos 4 et 6 si l’on souffre régulièrement de grippe ou de refroidissement.
Halte aux analgésiques
Certains se jettent sur les analgésiques s’ils ont mal aux oreilles. Le droguiste recommande précisément de ne pas faire ça. Raison: «Dès que l’effet de l’anti-douleur faiblit, les maux d’oreilles reviennent. Parfois, ils sont même plus violents qu’avant la prise de l’analgésique. Les remèdes naturels doux disponibles en droguerie sont meilleurs car ils ont des effets anti-inflammatoires et permettent de récupérer et de se reposer, explique-t-il.
Traduction et rédaction: Marie-Noëlle Hofmann
Contrôle scientifique: Dr phil. nat. Anita Finger Weber
- Source
Hans-Rudolf Durtschi, droguiste.