Perdre du poids - Conseils

Maigrir est une chance, estime le médecin Joël Capraro. Il explique comment vous pouvez perdre du poids – et évoque les erreurs et les obstacles.

Maigrir n’est pas facile. Mais le recette du succès ne paraît pas si compliquée: si on utilise davantage d’énergie qu’on n’en absorbe, on perd du poids. Et pour que ça marche, il faut souvent bouger plus et modifier son alimentation. Joël Capraro, médecin-chef du département endocrinologie, diabétologie et métabolisme à l’Hôpital cantonal d’Aarau, donne sept conseils pour maigrir.

1. Identifier les causes

Les personnes qui veulent perdre du poids doivent d’abord chercher pourquoi elles sont en surpoids, pourquoi elles absorbent trop de calories. «Problèmes psychiques, stress ou mauvaises habitudes alimentaires peuvent par exemple en être responsables», explique Joël Capraro. «Beaucoup de gens disent qu’ils ne mangent pas beaucoup. Mais les calories entrent bien dans le corps d’une manière ou d’une autre. Et il faut être honnête avec soi-même pour qu’un changement soit possible.»

2. Attentes

Souvent, les personnes qui veulent maigrir ont aussi des représentations erronées. Elles pensent qu’elles vont perdre beaucoup de poids en très peu de temps ou en perdre de manière linéaire. Par exemple deux kilos par semaine. Mais très peu y arrivent. «En général, la perte de poids est irrégulière. On va peut-être perdre un kilo une semaine, la suivante même deux mais le poids peut ensuite stagner», explique le médecin. Toutefois, il faudrait revoir les choses si l’on reprend du poids. A noter que les femmes peuvent peser un peu plus pendant leurs règles à cause de la rétention d’eau.

3. Se fixer des objectifs

Le corps a aussi besoin de temps pour s’habituer au nouveau style de vie. «Je déconseille donc de travailler sur un objectif de poids à perdre le plus vite possible et recommande plutôt de se prendre deux à trois fois par semaine une heure pour aller marcher, nager ou faire du vélo», précise Joel Capraro. Il est important d’augmenter régulièrement le pouls. Un signe en est l’essoufflement. «On développe ainsi les muscles et brûle de la graisse», confirme Joel Capraro. Attention à ne pas s’entraîner trop: «C’est contreproductif de demander trop à son corps et de devoir ensuite faire une pause en raison de douleurs physiques.»

4. Ne pas abandonner!

Perdre un kilo par semaine, c’est déjà beaucoup. Et peser cinq kilos de moins permet de réduire nettement le risque de maladies comme le diabète, l’hypertension et les maladies cardiovasculaires. C’est aussi un énorme soulagement pour le métabolisme. Donc il ne faut pas abandonner juste parce que les kilos ne disparaissent pas assez vite! «L’important, c’est de bouger et de manger sainement, pas le temps nécessaire pour maigrir.»

5. La bonne stratégie

Pour continuer à pratiquer du sport, il faut y trouver du plaisir. «Sinon, on arrête rapidement», estime le médecin. Pour la même raison, il déconseille aussi certains régimes. «Ainsi, si l’on se force à ne manger que de la soupe, on ne va pas tenir longtemps et on reprendra rapidement ses anciennes habitudes alimentaires. Mieux vaut modifier son alimentation, une adaptation applicable à long terme. Et on peut tout à fait s’octroyer de temps en temps un petit plaisir parmi les aliments qu’on aime ou même un dessert.»

6. Un meilleur métabolisme

Perdre du poids seulement avec du sport sans changer son alimentation n’est pratiquement pas possible, précise Joel Capraro. Si l’on bouge plus, on brûle certes davantage de réserves de graisses mais on développe simultanément la musculature qui pèse quelque chose. «C’est certes plus sain d’avoir plus de muscles à la place de la graisse mais ça ne paie pas sur la balance. En revanche, c’est meilleur pour le métabolisme

7. Se fixer des priorités

Il faut avoir du temps pour faire régulièrement du sport, manger sainement et cuisiner. Ce qui dissuade beaucoup de gens de vivre plus sainement. Le médecin: «Mais c’est une chance de se sentir mieux et de rester en bonne santé. L’investissement en vaut la peine.» Car, en fin de compte, la maladie n’apporte rien à l’employeur, à la famille et aux amis – et surtout à soi-même.

Conséquences du surpoids

Le surpoids peut détériorer la qualité de vie et avoir de graves conséquences sur la santé, comme le diabète, les troubles métaboliques et les maladies cardiovasculaires. On peut vérifier si l’on est en surpoids à l’aide de l’indice de masse corporelle (IMC). Attention: un léger surpoids ne rend pas forcément malade. Si l’on a par exemple un IMC entre 25-27 mais que l’on mange sainement et que l’on fait du sport, on peut être en meilleure santé que quelqu’un avec un poids normal (par ex. IMC 23) mais qui ne se nourrit que de produits transformés et ne bouge pas.

Auteure: Vanessa Naef
Traduction et rédaction: Marie-Noëlle Hofmann
Source
  • Joël Capraro, médecin-chef du département endocrinologie, diabétologie et métabolisme à l’Hôpital cantonal d’Aarau