La myrrhe et l’encens – des résines bienfaisantes

La myrrhe et l'encens sont appréciés depuis longtemps en raison de leurs effets thérapeutiques et de leur force protectrice. Deux résines qui restent étroitement liées au Christianisme.

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Le 6 janvier, les chrétiens célèbrent l’Epiphanie. La Fête des Rois, comme on l’appelle aussi, se rapporte aux trois Rois mages, venus de l’Orient, qui avaient apporté des cadeaux à l’enfant Jésus. L’épisode est ainsi relaté dans la Bible, et plus précisément dans l’Evangile selon Matthieu: «Ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, il l’adorèrent; puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents: de l’or, de l’encens et de la myrrhe.» Des présents précieux… et bienfaisants. En effet, la médecine connaît depuis longtemps les vertus de la myrrhe et de l’encens. La tradition de brûler de la résine de myrrhe et d’encens lors de certains rituels remonte déjà à de nombreux siècles. Grâce à ses effets germicides, cette pratique était jadis utilisée pour purifier les locaux après les accouchements et en cas de maladie ou de décès. L’encens joue aujourd’hui encore un rôle important dans les rituels catholiques.

L’encens

Mais ce n’est pas seulement quand on la brûle que la résine de l’arbre Boswellia déploie ses effets bénéfiques. Dans l’Egypte antique, on la mâchait pour avoir l’haleine fraîche (procédé précurseur de nos gommes à mâcher actuelles), et, en Chine, les médecins l’utilisaient pour soigner la lèpre.

Aujourd’hui encore, cette résine se retrouve dans divers médicaments naturels. L’encens calme et soulage les douleurs ainsi que les inflammations, notamment en cas de rhumatismes ou de maladie de Crohn. Des nouvelles études montrent que son principe actif peut aussi apporter un soulagement en cas de maladies intestinales inflammatoires, de crampes abdominales et de diarrhée et se révéler efficace en cas d’urticaire, de psoriasis, d’asthme et d’hépatite.

Des chercheurs de l’Université Friedrich-Schiller d’Iéna (D) ont récemment pu démontrer la présence de substances anti-inflammatoires dans l’encens. Mais les effets de cette résine n’ont pas encore fait l’objet de recherches approfondies. En Suisse, on trouve l’encens dans des comprimés ayurvédiques commercialisés dans le canton d’Appenzell Rhodes-Extérieures. La résine, sous forme de gel ou de pommade à usage externe, peut être vendue partout. Un massage avec de la pommade d’encens et de l’huile d’aiguilles de pin soulage en cas de douleurs articulaires ou de croissance. Les bains à l’encens sont aussi recommandés pour détendre les articulations raidies. Restez 10 à 20 minutes dans le bain puis appliquez une pommade qui stimule la circulation sanguine sur la zone douloureuse. Reposez-vous ensuite pendant une bonne demi-heure. Vous trouverez des pommades et des sels de bain à l’encens dans votre droguerie.

La myrrhe

L’arbre à myrrhe pousse en Erythrée, en Ethiopie, en Somalie, au Soudan et au Yémen. La myrrhe doit son nom à son goût amer: amer se dit «murr» en arabe, «murru» en assyrien et «momol» en somalien. Les propriétés désinfectantes, hémostatiques et fébrifuges de la résine et de l’huile essentielle de myrrhe sont bien connues depuis des siècles. Pour preuve, la myrrhe s’utilisait déjà il y a 5000 ans pour soigner la gingivite. En Asie, la résine s’employait pour traiter les infections cutanées et, au Moyen Age, c’était un remède courant contre la peste. La myrrhe est également efficace en cas de blessures, anciennes ou qui peinent à guérir, et d’inflammations chroniques et aide à faire disparaître cicatrices et indurations.

Aujourd’hui, c’est surtout pour ses effets désinfectants que la myrrhe est commercialisée sous forme de teinture. En usage externe, elle est recommandée en cas d’inflammation dans la bouche et la gorge. Les rinçages buccaux ainsi que les frictions à la myrrhe sont fort prisés en cas de saignements des gencives. Vous trouverez tous ces produits dans votre droguerie. Bon à savoir: la myrrhe entre aussi dans la composition de nombreux dentifrices.

Photo: © Florentine / pixelio.de
Auteure et rédaction: Bettina Epper
Traduction: Claudia Spätig
Sources
  • Tribune du droguiste

  • Stephanie Wenzel, Wolfgang Funke, «Das Kräuterjahr. Gesund und schön mit der Kraft der Natur», Wilhelm Heyne Verlag, 2005

  • Margret Madejsky, «Lexikon der Frauenkräuter. Inhaltsstoffe, Wirkungen, Signaturen und Anwendungen», AT-Verlag, 2008

  • Peter Oppliger, «Naturheilkunde. Geheimnisse der natürlichen Heilkräfte, ihre Wirkungsweisen und Anwendungen», AT-Verlag, 2002

  • Université Iéna

  • avogel.ch

  • «La bible»