Eczéma atopique chez les petits

Jusqu’à 3 ans, 10 à 15 % des enfants souffrent de dermatite atopique. Une affection particulièrement désagréable à cause de la sécheresse de la peau et des démangeaisons qui l’accompagnent.

Egalement appelée neurodermite ou eczéma atopique, la dermatite atopique est l’une des maladies de la peau les plus fréquentes. Entre 10 et 15 % des jeunes enfants en souffrent actuellement, contre 2-10 % des adultes. Elle peut survenir à tout âge, mais dans les deux tiers des cas, elle apparaît durant la première année. Les croûtes de lait, par exemple, peuvent signaler la présence d’une dermatite atopique.

La maladie s’atténue souvent à la puberté et disparaît même chez 70 % des adolescents qui souffraient de dermatite. Mais les personnes concernées présentent toujours une certaine sensibilité et, chez de nombreux adolescents, on constate qu’elle est simplement remplacée par le rhume des foins ou l’asthme.

Prédisposition aux allergies

Pour développer une dermatite atopique, l’enfant doit présenter une atopie, c’est-à-dire une prédisposition génétique à développer des allergies. Si les deux parents souffrent d’une même allergie, le risque pour l’enfant de la développer peut atteindre 72 %. La prédisposition génétique perdure toute la vie, même si aucun symptôme n’apparaît. En cas de prédisposition aux allergies, les facteurs les plus divers peuvent provoquer l’apparition effective de dermatite atopique. Des produits de douche ou de nettoyage, des produits chimiques ou des désinfectants peuvent alors déclencher des irritations cutanées. Les substances allergisantes présentes dans les aliments (par ex. lait de vache, œufs, soja, noix et céréales) ou dans l’air (pollens, poussières, poils d’animaux, moisissures) jouent également un rôle. La survenance des dermatites atopiques dépend aussi des saisons. En effet, elles apparaissent ou empirent souvent au début du printemps ou à la fin de l’automne.

Les facteurs psychiques ont aussi un effet aggravant. L’apparition des premières dents, un environnement inconnu, un bruit inhabituel, un brusque changement de temps, une climatisation irritante (par ex. dans les centres commerciaux) ou des changements d’horaire inattendus peuvent déclencher l’allergie. Chez les enfants plus âgés, une altercation avec des camarades ou l’idée de faire une excursion, de fêter Noël ou un anniversaire peuvent aussi constituer des facteurs de stress.

Soulager le prurit

  • Les bains à la fleur de foin permettent d’atténuer les démangeaisons.

  • Le pois de cœur (cardiospermum) est aussi efficace. Il convient à l’usage externe (crème) ou interne (granules homéopathiques). On utilise aussi souvent le cardiospermum dans la fabrication de sprays spagyriques individualisés.

  • L’extrait d’hamamélis peut être utilisé en savon ou en crème ainsi que pour des enveloppements ou des bains tièdes ou froids. Le thé noir ou vert peut aussi apaiser les démangeaisons.

  • En raison de leurs propriétés anti-allergiques et anti-inflammatoires, le miel d’abeilles (apis mellifica), le sumac vénéneux (rhus toxicodendron) et la petite ortie (urtica urens) conviennent aussi très bien au traitement homéopathique de la dermatite atopique.

  • Outre ces trois substances, les essences spagyriques travaillent aussi avec l’encens (boswellia serrata) qui présente des propriétés anti-inflammatoires similaires à celles du cortisol.

  • On obtient également de bons résultats avec le médicament homéopathique, nosode tuberculinum.

Evolution et traitement de la maladie

Chez les bébés, l’eczéma atopique commence souvent au niveau du visage, dans le cou et sur le côté des bras et des jambes. Chez les enfants plus âgés, elle s’étend aussi à l’intérieur des coudes et des genoux, aux poignets et aux mollets. La maladie évolue souvent par crises. Les enfants ont la peau sèche, rêche et prurigineuse. Les jeunes enfants souffrent tout particulièrement de ces démangeaisons atroces. Gratter ne fait qu’empirer la situation. En effet, cela blesse la peau, entraîne la formation de lésions inflammatoires qui peuvent encore attiser le prurit. Il est conseillé de consulter un médecin lorsque la peau rougit fortement, présente des égratignures ou lorsqu’il y a formation d’un eczéma suintant. Durant les crises, il faut appliquer un traitement médicamenteux pour éviter toute infection supplémentaire due à des bactéries ou des champignons.

Les dermatites atopiques peuvent évoluer très différemment. C’est pourquoi les traitements sont aussi différenciés. Outre les médicaments prescrits par le médecin, les soins quotidiens apportés à la peau sont d’une importance capitale. En complément, on peut aussi recourir à des méthodes de traitement complémentaires. Si des problèmes psychiques sont à l’origine des crises, on peut proposer aux enfants plus âgés de pratiquer des techniques de décontraction, des séances de training autogène ou du yoga.

Soins quotidiens

La peau sèche et squameuse a besoin de soins quotidiens à base de crèmes et de pommades grasses et hydratantes (sans parfum ni conservateur). Les produits à base d’urée améliorent la capacité de la peau à stocker l’eau. Les bains médicinaux à base d’huile nettoient la peau en douceur et restaurent son manteau lipidique. Il est toutefois important que la température du bain ne dépasse pas les 37°C et que la durée du bain n’excède pas 10 minutes.

Pour améliorer la qualité de la peau, il est conseillé de prendre des capsules d’huile d’onagre, de bourrache ou de cumin noir. Ces huiles sont riches en acides gamma-linoléiques, substances indispensables aux membranes cellulaires. Il faut prendre ces produits régulièrement pendant au moins deux ou trois mois avant que les premiers résultats apparaissent.

Comment aider votre enfant

  • Il est important que les parents gardent leur calme. Ils ne devraient pas interdire à l’enfant de se gratter car le sentiment de culpabilité ne fait qu’ajouter à son stress.

  • Pour atténuer le prurit, on peut appliquer une crème ou une pommade hydratante – la conserver au réfrigérateur pour augmenter son agréable effet rafraîchissant.

  • Au lieu de se gratter normalement, on peut utiliser d’autres techniques: pincement, massage, tapotement, frottement ou pression.

  • Au lieu de frotter la peau, on peut aussi essayer de gratter un coussin, une peluche ou un plot à gratter (un morceau de bois recouvert de cuir).

  • Détourner l’attention de l’enfant en le portant dans les bras, caressant son dos, chantant une chanson, racontant une histoire ou tout simplement en jouant avec lui.

  • Evacuer la tension interne des enfants plus âgés en faisant une activité physique.

Quand alimentation rime avec prévention

Lorsque l’enfant présente de forts risques de développer des allergies, on peut considérablement diminuer ces risques en adoptant une alimentation adéquate. Si possible, les enfants de moins de six mois devraient uniquement être allaités. Si le lait maternel est insuffisant, on peut utiliser un lait de substitution. Des études ont montré que lorsque le risque d’allergie est élevé, les préparations de substitution fortement hydrolysées peuvent avoir des effets préventifs. Mais ces produits coûteux ne devraient être administrés que sur avis médical. Si le risque est moindre, par exemple si seul un parent souffre d’allergie, on peut utiliser préventivement des laits hypoallergéniques à base de lait de vache (laits HA). Les produits de substitution à base de lait de soja ne sont pas recommandés car ils peuvent aussi provoquer des allergies. Demandez conseil à votre droguiste pour trouver le lait qui convient à votre enfant.

Du 5e au 7e mois, on commence à introduire quelques nouveaux aliments adaptés à l’âge de l’enfant, tout en évitant le lait de vache et les œufs. En cas de forts risques d’allergie, on renoncera également au poisson, aux kiwis, aux cacahuètes et aux noix. Enfin, il est déconseillé d’introduire plus d’un nouvel aliment par semaine dans la nourriture du bébé. Cela permettra de déterminer, si besoin, à quel aliment l’enfant réagit.

Dès le 11e mois, on peut proposer à l’enfant des produits qui contiennent du lait de vache, sauf le lait entier non dilué. On attendra que l’enfant ait deux ans pour lui donner du lait entier, des œufs, du poisson et des kiwis. Et ce n’est qu’à quatre ans qu’il devrait croquer ses premières noix et cacahuètes. Il est important que les enfants aient assez de protéines, de sels minéraux, en particulier le calcium, de vitamines A, B, C et E. En effet, les personnes atteintes de dermatite atopique utilisent plus de vitamines, d’oligo-éléments et d’acides gras essentiels que les autres.

Photo: © ASD
Auteure: Therese Schwender
Rédaction: Nadja Mühlemann
Traduction: Claudia Spätig
Source
  • «Tribune du droguiste»